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Bulletin de partage 5 - L’heure est au bilan

Les contributions, souvent rédigées au passé composé, cherchent pour nombre d’entre elles à présenter une synthèse des faits alimentaires les plus marquants, en termes de changements. C’est l’heure du bilan pour les protagonistes.


 

Durant cette période , l’annonce de la fin du confinement a été confirmée et mise en œuvre. En particulier, les changements que les contributeurs veulent mettre en oeuvre ou appellent de leurs voeux sont soulignés avec une démultiplication des contributions sur les pratiques alimentaires à la maison et les modes d’approvisionnement.


Avec le déconfinement, cette période est marquée par un retour sur les pratiques alimentaires vécues (particuliers, producteurs, collectifs…). Pour évaluer la situation, des retours organisés se multiplient : des collectifs se mobilisent pour comprendre et faire remonter des témoignages ; des enquêtes par différentes organisations et échelles sont réalisées pour tirer les enseignements du confinement.


Pour les producteurs, en termes de bilan, une image contrastée ressort avec des espoirs et des encouragements mais aussi des interrogations et des incertitudes sur ce qui va rester de cette période. Globalement, les producteurs s’en sont bien sortis et, pour beaucoup ont connu des volumes exceptionnels d’activité. Cependant, pour certains, la période post confinement semble vécue comme une désillusion avec un retour à un niveau « normal » de vente, eux qui avaient reçu un soutien massif. C’est comme si l’engouement avait généré des attentes disproportionnées et que le retour à la situation d’avant était considéré comme une défaite et entraîne une grande déception voire une fragilisation psychologique. Les producteurs en circuits courts ressortent, pour beaucoup, épuisés de cette période. Une inquiétude est soulignée à l’égard de la situation économique d’agriculteurs en circuits courts avec des productions spécifiques (comme les produits laitiers pour la restauration) à la fin du confinement. Dans un contexte d’optimisme sur les ventes, la crise a fragilisé certains d’entre eux, face à la réorganisation de leur débouchés et la gestion des stocks avec des chutes de ventes. Le principe de solidarité économique est exprimé à leur égard ce qui a réduit l’impact de la crise, ainsi qu’à l’égard des restaurateurs familiers du quotidien.


Côté consommateur, la crise COVID19 a été vécue comme un révélateur des situations alimentaires . D’un côté, la détresse alimentaire de la population ressort comme une préoccupation importante avec des signaux économiques en berne. En réponse, la solidarité alimentaire s’exprime sous des formes variées. D’un autre côté, en prenant du recul, des consommateurs s’estiment heureux d’avoir pu expérimenter avec le temps retrouvé de nouvelles pratiques culinaires ou d’autoproduction y compris en milieu urbain. Ils semblent conscients d’avoir vécu un moment privilégié. Pour certains, des pratiques d’approvisionnement nouvelles notamment avec des circuits courts seront poursuivies. Malgré la diversité des situations et le devenir incertain de ces pratiques dans le temps, tous semblent unanimes sur le fait de considérer la crise COVID19 comme un point de référence qui restera dans l’esprit des mangeurs.


Pour les collectivités locales, le bilan amène à relever leur rôle central dans les décisions. Elles se sont montrées des acteurs incontournables, notamment les communes, pour gérer cette crise. Au niveau du territoire, des relations inédites se sont créées et seront certainement une contribution à une relocalisation de l’alimentation dont l’ampleur dépendra probablement de la mise en place d’un cadre national.


Pour beaucoup, un bilan complet et détaché des variations conjoncturelles devra attendre le mois de septembre.


 


Crédit photo : Erwan Daniel www.tamproduction.fr

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