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  • Le numérique : soutien à la durabilité des circuits courts ?

    Open Food France et INRAE se sont associés pour réaliser une première étude afin de comprendre en quoi et à quelles conditions l’utilisation d’outils numériques par les organisateurs de circuits courts alimentaires pouvait entraîner une plus grande “durabilité” de l’initiative. Ils ont donc interrogé une vingtaine d’acteurs pour identifier les outils numériques qu’ils utilisaient, comprendre les usages, ce qui avait impulsé l’adoption de ces outils, comment s’est décidée leur adoption, et pour chacun d’eux, appréhender les impacts positifs constatés par les usagers sur le temps de travail, les relations humaines, le modèle économique, la résilience, l’impact environnemental, etc. Il s’agissait aussi de comprendre les écueils rencontrés, ce que les usagers du numérique ont mis en œuvre pour les dépasser, ainsi que les éventuels risques et impacts négatifs non surmontés. Les données recueillies via ces entretiens ont permis aux auteurs de produire un rapport comprenant : Un recensement d’outils numériques et une présentation des usages Une exploration du contexte et des processus d’adoption de ces outils numériques Et enfin une première analyse des effets, positifs et négatifs, pointant déjà certaines des conditions de mise en œuvre pour que les effets positifs se produisent, de l’adoption de ces outils au regard de différentes dimensions des organisations en circuits courts : ventes, efficacité de gestion, traçabilité et transparence, trésorerie et modèle économique, risques juridiques, participation et gouvernance, indépendance et résilience, démultiplication des circuits courts, liens humains et choix de vie, et enfin impact sur l’environnement. Suite à ces premiers résultats, les auteurs ont choisi de formuler 5 grandes hypothèses synthétiques, qu’ils souhaitent approfondir lors d’une prochaine étude : Le numérique permet d’atteindre et de gérer une masse critique d’acheteurs ou de vendeurs à un coût minime, permettant d’équilibrer économiquement le système, et contribuant ainsi à la sécurité des producteurs et distributeurs. Le numérique permet d’atteindre une plus grande efficacité de gestion, soulageant ainsi l’humain, renforçant la traçabilité, transparence et confiance, et contribuant à la pérennité économique des circuits courts. Le numérique permet de rassembler et partager des données pour optimiser la logistique et limiter ainsi les émissions carbones, le coût, et le temps passé sur les routes. Le numérique permet un plus grand partage de l’information et une possibilité de participation plus forte à la gouvernance des projets, renforçant ainsi la démocratie alimentaire. Le numérique peut renforcer l'exclusion des populations moins aisées et moins éduquées, ainsi que des personnes âgées, de la consommation en circuits courts. Télécharger la synthèse de l’étude Télécharger le rapport complet NB : ces documents sont publiés sous licence Creative Commons CC-BY-SA et ont donc pour objet d’être réutilisés par l’ensemble de l’écosystème. La licence précise que si d’autres livrables sont produits sur la base de cette étude, ils doivent être partagés selon la même licence, créant ainsi une boucle vertueuse d’innovation ouverte. Pour aller plus loin : Cette étude a fait l'objet d'une journée de rencontre le 12 juin 2019. Retrouvez les vidéos de la journée sur notre chaîne Youtube : Compte-rendu de la journée Retrouvez les publications des groupes de travail dans l'espace productions : https://www.rmt-alimentation-locale.org/productions Vous pouvez nous faire part de vos actualités, événements ou offres d'emploi à l'adresse : animation@rmt-alimentation-locale.org Source : Myriam Bouré (Open Food France) pour le RMT Alimentation Locale Crédits photo : Open Food France

  • Enquête : impacts du Covid-19 sur les exploitations agricoles en lien avec les circuits courts

    Lancement d'une grande enquête du RMT Alimentation locale ciblée sur les impacts de la crise du Covid-19 sur les exploitations agricoles en circuits courts. Des membres RMT Alimentation Locale ont participé à l'enquête “Manger au temps du Coronavirus” , lancée au début du confinement et qui donne lieu à des bulletins de partage réguliers. Les réponses obtenues proviennent essentiellement de consommateurs et concernent leurs observations sur les territoires. Nous souhaitons aujourd'hui en savoir plus sur les impacts de la crise du covid-19 sur les exploitations agricoles en circuits courts. Pour cela, nous vous proposons une enquête à destination des accompagnateurs·trices ou facilitateurs·trices des circuits courts qui ont des regards sur les situations des exploitations, dans les filières comme dans les territoires, qui sont particulièrement riches et complémentaires des témoignages déjà recueillis. Vous êtes accompagnateur·trice ou facilitateur·trice de circuits courts ? Participer à cette enquête 15 à 20 min Les résultats de cette enquête seront diffusés sur le site du RMT Alimentation Locale et approfondis à travers une enquête à destination des producteurs, qui sera bientôt diffusée sur ce site. Une journée d’échange sera organisée à l’automne pour dégager des enseignements sur la résilience des exploitations en circuits courts et identifier des pistes pour faire évoluer l’accompagnement. Merci par avance pour votre participation et pour votre aide dans la diffusion de cette enquête !

  • Enquête : impacts du Covid-19 sur les exploitations agricoles en lien avec les circuits courts

    Lancement d'une grande enquête du RMT Alimentation locale ciblée sur les impacts de la crise du Covid-19 sur les exploitations agricoles en circuits courts. Des membres RMT Alimentation Locale ont participé à l'enquête “Manger au temps du Coronavirus” , lancée au début du confinement et qui donne lieu à des bulletins de partage réguliers. Les réponses obtenues proviennent essentiellement de consommateurs et concernent leurs observations sur les territoires. Nous souhaitons aujourd'hui en savoir plus sur les impacts de la crise du covid-19 sur les exploitations agricoles en circuits courts. Pour cela, nous vous lançons une enquête en 2 partie : une première, lancée le 15/06, s’adresse aux accompagnateurs·trices ou facilitateurs·trices des circuits courts : Participer à cette enquête une seconde, que nous lançons aujourd’hui, s’adresse aux agriculteurs·trices en circuits courts qui sont directement concerné·e·s et pourront ainsi nous apporter une vision précise et chiffrée des impacts de cette crise sanitaire. Vous êtes agriculteur·trice en circuits courts? Participer à cette enquête (20 min environ) Les résultats de cette enquête seront diffusés sur le site du RMT Alimentation Locale et pourront être complétés par un entretien téléphonique qui permettra d'échanger plus en détails sur cette crise sanitaire et ses conséquences. Une journée d’échange sera organisée à l’automne pour dégager des enseignements sur la résilience des exploitations en circuits courts et identifier des pistes pour faire évoluer l’accompagnement. Merci par avance pour votre participation et pour votre aide dans la diffusion de cette enquête !

  • Bulletin de partage 4 - Un «Fonctionnement alimentaire» de croisière avant le déconfinement

    Au cours de la période, nos contributeurs déclarent poursuivre les pratiques qu’ils ont mises en place en matière de préparation des repas. Deux enquêtes quantitatives viennent éclairer nos observations Les contributeurs à l'enquête s’inscrivent dans la prolongation de ce qu’ils ont mis en place dans les semaines qui précèdent. Nous relevons cependant des mentions plus fréquentes sur les limites monétaires, peut-être parce que les économies ont été entamées. Les possibilités d'approvisionnement conditionnent les pratiques culinaires : “ j'essaie de ne pas changer ces habitudes, mais la relative pénurie alimentaire m'oblige à acheter des produits plus chers et pas forcément de meilleur qualité; étant au RSA, cela me pose quelques problèmes” (acteur associatif dans les Pays de la Loire 72600, 1er mai) ; “je n'ai pas les moyens de me payer la nourriture cuisinée des supermarchés bio, j'ai donc dû me rabattre sur les supermarchés classiques et la qualité de mon alimentation s'en est ressentie.” (consommateur en Occitanie, 1er mai). La reconfiguration des dépenses alimentaires peut se faire de façon plus sereine, comme le décrit cet habitant de Rhône Alpes le 29 avril : “ Une voisine a contacté un vendeur de fruits et légumes afin qu'il vienne vendre dans notre copropriété, nous lui avons donc réservé quelques places de parking et il vient tous les Vendredi pendant 1h30. C'est très pratique pour grand nombre d'entre nous qui devait se rendre au supermarché faire 2h de queue. Certains voisins le trouvent cher mais à bien y réfléchir, étant donné que je cuisine tout, que rien n'est gaspillé et que je n'achète aucun produits alimentaires au supermarché (à part farine ,lentilles et pâtes), je m'y retrouve”. Les limites ne sont pas seulement monétaires puisque la crise interdit certaines habitudes : “notre assiette a peu évolué depuis le début du confinement : végétarienne, locale et bio. Notre dose mensuelle de viande était au restaurant. On n’a donc plus cette option.” (habitant de Centre-Val-de-Loire, 1er mai). Le régime alimentaire est aussi le fruit du climat d’inquiétude : “J'essaie de boire "moins et mieux" d'alcool - en principe uniquement le soir en week-end, mais les allocutions présidentielles cassent les bonnes résolutions : la situation est angoissante même si ce n'est pas le cas de mon quotidien”. (consommatrice normande le 3 mai). A l’inverse certaines personnes renouvellent leurs plaisirs gastronomiques “depuis quelques jours les restaurateurs proposent des plats à emporter. Nous en profitons, en soutien à ces professionnels engagés dans une gastronomie de qualité ; et pour la joie de se faire ce plaisir, de renouer avec une forme de convivialité faute de sociabilité” (consommatrice en Bretagne, 1er mai). La vente à emporter, pis-aller pour les restaurateurs afin de garder le contact avec leurs clients et plaisir pour les mangeurs, se répand : ainsi, dans une commune d’Ille et VIlaine, c’est une quinzaine de jours avant le déconfinement que tous les restaurants ont progressivement suivi le restaurant gastronomique qui l’a proposé. La crise va même jusqu’à susciter des vocations : “avec mes parents et ma petite soeur on a pris une sacré bonne habitude de cuisine, puisqu'on ne perd pas de temps dans les transports on en gagne pour cuisiner, se reposer, faire du sport, même rien glander pendant des heures sans culpabiliser, bref vivre. [...] Personnellement ça m'a donné de l'espoir, j'ai envie de devenir agricultrice depuis un certain temps mais il y a des sujets que je n'arrivais pas à aborder avec mes parents” (étudiante en Pays de la Loire, 5 mai). Notre enquête qualitative ne permet pas une caractérisation fine des répondants, hors analyse des contributions que nous lançons. Nous constatons tout de même que peu de réponses évoquent directement les limites liées aux revenus. Deux enquêtes viennent utilement éclairer nos constats. Le journal Le Monde a réalisé une exploitation des recherches sur Google, dont quelques résultats sont décrits dans l’article “Masques, insomnie, farine ou jogging… Ce que nos recherches Google disent du confinement” publié le 9 mai. Il relève que “mis à part les masques, peu de questions semblent avoir autant passionné les Français durant le confinement que celles liées au pain et à la farine. Malgré l’autorisation d’ouverture accordée aux boulangeries et pâtisseries, les recherches sur les manières de faire son pain – dont le pain cocotte, recette d’ordinaire très marginale – ont explosé durant ces deux mois. Sur YouTube, entre mi-mars et mi-avril, le visionnage des vidéos de cuisine sur le pain a augmenté de 800 %.” Les nombreux retours que nous avons reçus sur l’autoproduction sont aussi confirmés : “l’intérêt pour les « poules pondeuses » a été multiplié par quatre depuis le début du confinement [...] le confinement a marqué une très nette augmentation du nombre de personnes qui souhaitent faire pousser leurs propres légumes – ce que l’on ne constate pas pour les fleurs”. Darwin Nutrition a réalisé pour l’IFOP une enquête auprès d’un échantillon de 3045 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, sur le thème “Quel est l’impact du confinement sur le poids et les habitudes alimentaires des Français ?”. Nous l’avons examiné avec attention, notamment pour apprécier le biais de représentativité de notre échantillon de répondants. L’image “lissée” de nos contributions est interrogée par le fait qu’environ 40% des mangeurs confinés se sont, selon le sondage de l’IFOP, disputés au sujet de l’alimentation, et même la moitié dans les catégories populaires. Le principal sujet de dispute est la répartition de la charge liée aux repas, en défaveur des femmes. A la question “ à partir du 11 mai, envisagez-vous personnellement… ? De manger plus sain/équilibré mais sans faire de régime au sens strict” 56 % des sondés répondent positivement (51% pour les hommes, 60% pour les femmes), et ce sont surtout les professions intermédiaires et les diplômés niveau bac qui sont les plus affirmatifs. Les deux tableaux suivants, que nous empruntons à cette enquête confirme une affectation de temps “libéré” à la préparation maison, ainsi qu’un mouvement vers des aliments locaux, d’origine garantie et équilibrés. Figure 1 : évolution de pratiques alimentaires (source étude Darwin Nutrition, IFOP, 2 mai 2020) Comme nos répondants l’ont signalé, les Français prétendent à de bonnes résolutions sur l'équilibre de leur alimentation, les impacts environnementaux et le temps consacré aux repas. Figure 2 : évolution de pratiques alimentaires (source étude Darwin Nutrition, IFOP, 2 mai 2020) Ces bonnes résolutions seront-elles mises en application ? Cette question s'inscrira au cœur de nos préoccupations dans les semaines qui viennent. Pour proposer de nouvelles observations cliquez ici. Présentation du Bulletin n°4 Article précédent : Quelques nouveautés et des marqueurs du confinement| Article suivant : Locale, collective ou issue du jardin : des tendances qui s'affirment

  • Appel à Manifestation d'intérêt : Groupe Transversal Formation

    Le groupe transversal formation du RMT Alimentation Locale a le plaisir de vous partager un appel à manifestation d'intérêt pour vous inviter à intégrer le groupe et à participer aux réflexions autour de la formation dans les chaînes alimentaires courtes de proximité (CACP). Animé par Fanny Garric (CRIPT PACA), Claire Julien et Grégory Boulard (EPL de Lozère) et Juliette Peres (FAB’LIM), le groupe transversal formation a pour mission de renforcer la visibilité de l’offre de formation et des expertises existantes, mais aussi de proposer de nouveaux contenus pédagogiques à développer, qui répondent aux besoins non satisfaits ou aux évolutions des CACP, en lien avec les organismes de formations, branches professionnelles, directions de la formation des Régions et autres financeurs. La première étape que le groupe se fixe pour 2020/2021 pour y parvenir consiste à : • constituer une base de données des formations et ressources pédagogiques existantes sur les CACP • pointer là où il y a un écart entre les besoins et l'offre en formation disponible • construire un annuaire des expertises pour valoriser les compétences dans les territoires Ceci, en lien avec les deux axes du RMT (stratégies, relocalisation) et les autres groupes transversaux (numérique, logistique, réglementation). Le groupe formation souhaite ainsi mobiliser un groupe d’experts en ingénierie de la formation, animation de formations et/ou organisation de formations dans des domaines liés aux CACP, qui partageront leur connaissance du secteur, des métiers, leur vision des évolutions en cours et des besoins en formation associés, motivés pour participer à une dynamique de réseau. Pour en savoir plus : Télécharger l'appel à manifestation d'intérêt Pour toute question et pour manifester votre intérêt à participer aux travaux, merci de contacter Juliette PERES (FAB’LIM) à : juliette@fablim.org

  • Lancement d’une étude par le RMT Alimentation locale sur les outils numériques de commercialisation

    “Plateformes”, “outils de vente en ligne”, “sites de e-commerce”, “e-boutiques”, etc.. les dénominations de ce que nous appellerons ici “outils numériques de commercialisation” sont aussi variées qu’il en existe. Parmi ces outils, certains permettent de cibler davantage des particuliers, d’autres plutôt la restauration collective et commerciale ou les détaillants. A cette diversité d’outils s’ajoute une multitude de services associés : appui logistique, paiement en ligne/en direct auprès des producteurs, facturation intégrée, etc. Le fleurissement de ces initiatives de mise en relation “à distance” entre producteurs et acheteurs pour un approvisionnement en produits souvent locaux, ou du moins français et quasiment toujours fermiers a été particulièrement croissant ces dernières années et encore plus vertigineux lors de la crise de Covid-19 et le confinement des Français entre Mars et Mai 2020. Si la multiplicité des outils numériques de commercialisation est une bonne chose : complémentarité des approches, diversité des services proposés, motivations et éthique propre à chaque solution, cela peut aussi générer de la confusion pour les producteurs qui souhaitent se reposer sur ces outils : lequel/lesquels choisir parmi cette offre pléthorique ? Le RMT Alimentation locale se propose d’aider à la qualification de ces initiatives, de manière factuelle et sans jugement de valeur. Il s’agit, de proposer une grille de lecture aux producteurs agricoles ou groupements de producteurs qui souhaiteraient s’appuyer sur ces outils numériques afin qu’ils puissent choisir le ou les outil(s) correspondant le mieux à leurs besoins, chacun en fonction de sa situation. Le périmètre de notre étude : Les outils qui permettent aux producteurs, individuels ou collectifs, qui portent un projet de distribution en circuit court, de créer une “boutique”/”page de commande” pour vendre en ligne, soit à des acheteurs professionnels soit à des consommateurs individuels. Ces outils seront donc soit des places de marché, soit des outils permettant de créer un site e-commerce adapté aux problématiques des circuits courts. Dans un premier temps nous écartons de notre analyse les “boutiques/épiceries/primeurs virtuel.le.s” proposant la vente de produits en circuits courts ainsi que les outils de “recensement de producteurs” type annuaires ou cartographies. Si vous avez connaissance de tels outils qui n’entrent pour le moment pas dans notre périmètre d’étude, et dans l’objectif de nous permettre de préparer les travaux futurs, vous pouvez les indiquer ici. Nous élargirons le champ de notre travail dans un second temps, en lien avec la mise en place d’un observatoire (voir la page de présentation). Vous portez un outil qui entre dans le champ de notre étude et n’avez pas encore reçu notre questionnaire ? Renseignez-vos informations ici pour recevoir une invitation à répondre Les livrables qui seront disponibles et diffusés sur le site du RMT : Une page permanente dédiée à ces travaux - mise à jour régulièrement Un outil d’aide à la décision pour les producteurs souhaitant commercialiser leurs produits en ayant recours à des outils numériques Pour en savoir plus, contactez-nous à animation@rmt-alimentation-locale.org

  • Logistique - État des lieux des chaînes courtes de proximité

    Depuis 2015, le RMT Alimentation Locale a engagé une réflexion sur la logistique des circuits alimentaires courts et de proximité (CACP), c’est-à-dire l’organisation des flux de matières, des flux d’informations et des flux financiers. Les échanges entre chercheurs et praticiens ont confirmé l’importance de cette problématique et ont donné lieu à une première note de synthèse publiée en 2017 qui présentait les grands enjeux en la matière, et une diversité de réponses mises en œuvre pour y faire face. L’importance de ce sujet n’a, depuis, cessé de croitre et de nouvelles initiatives se sont développées. Dans l’optique d’un renouvellement du RMT pour la période 2020-2024 une démarche a été initiée sur le développement de ses activités autour de la logistique et la constitution d’un Groupe Transversal dédié. L’élaboration d’un état des lieux plus poussé est alors apparue comme un préalable nécessaire à la construction de la feuille de route du groupe. Dans le même temps, la Fondation Daniel et Nina Carasso qui finance notamment des projets sur l’alimentation durable, a sollicité le RMT pour appuyer sa réflexion sur cette thématique qu’elle a également identifiée comme stratégique pour le développement des CACP. Un comité de pilotage a donc été constitué pour structurer un état des lieux le plus complet possible de la logistique des CACP. Les échanges au sein du groupe ont fait émerger quatre attentes principales par rapport à ce travail : - identifier les problématiques et enjeux clés de la logistique des CACP aujourd’hui en France - repérer et caractériser les solutions qui existent actuellement sur le terrain - mettre en lumière les manques et enjeux non-traités - formuler des préconisations dans les domaines scientifiques et opérationnels pour l’amélioration de la logistique des CACP. Ce rapport présente donc les résultats des travaux réalisés entre mars et octobre 2019 pour répondre à ces 4 objectifs. Il expose tout d’abord un recensement des initiatives en France en termes de logistique des CACP, avec pour but principal de montrer la diversité des solutions repérées. Il rend compte ensuite d’une analyse bibliographique de la littérature française et internationale qu’elle soit académique ou non-académique, ceci afin de mettre en relief les problématiques traitées et celles absentes et d’analyser l’évolution des travaux au cours des dernières années. Puis, nous présentons les résultats d’une série d’entretiens auprès d’experts du domaine et de porteurs d’initiatives, illustrant de l’évolution de la logistique des CACP, de ses enjeux et difficultés actuelles et des pistes possibles d’amélioration. La dernière partie du rapport est pour sa part consacrée à des recommandations formulées à partir des trois volets précédents, d’un atelier participatif mené en juillet 2019 avec de spécialistes du sujet, et des échanges au sein du comité de pilotage constitué pour cet état des lieux. Retrouvez ci dessous le rapport complet et la synthèse proposés par le groupe Logistique : Télécharger le rapport Télécharger la synthèse Un webinaire est organisé pour présenter ce travail, vous pourrez le suivre en direct le mardi 29 septembre de 14h00 à 15h15 ou a posteriori au même lien : Pour en savoir plus sur ce travail ou pour contribuer au travaux du groupe, merci d'écrire aux animateurs du groupe : Gwenaëlle Raton (gwenaelle.raton@univ-eiffel.fr), Frédéric Wallet (frederic.wallet@agroparistech.fr) et Amélie Gonçalves (amelie.goncalves@inrae.fr)

  • Webinaire | État des lieux logistique des Chaînes Courtes de Proximité

    Le groupe transversal Logistique du RMT Alimentation Locale vous convie à la présentation du rapport : "Logistique des circuits alimentaires courts de proximité : état des lieux, nouveaux enjeux et pistes d'évolution" soutenu par le RMT Alimentation Locale et la Fondation Carasso Cette présentation aura lieu Mardi 29 septembre de 14h00 à 15h15 en direct sur notre chaine youtube, au lien ci-dessous : (il sera possible de visionner la vidéo a posteriori avec le même lien) Dans un premier temps, les auteurs de l'étude présenterons les résultats puis les recommandations et la feuille de route qui en découle seront mis en discussion avec l'ensemble des participants. Dans un second temps (de 15h15 à 16h00), un échange permettra aux personnes intéressées par le groupe transversal logistique du RMT Alimentation Locale de contribuer au programme de travail sur cette thématique pour 2020/2024. Si vous êtes intéressé·e pour participer à cet échange et rejoindre ce groupe de travail, merci d'écrire aux animateurs du groupe : Gwenaëlle Raton (gwenaelle.raton@univ-eiffel.fr), Frédéric Wallet (frederic.wallet@agroparistech.fr) et Amélie Gonçalves (amelie.goncalves@inrae.fr) Le rapport d’état des lieux et sa note de synthèse seront prochainement mis en ligne sur l'espace du groupe logistique : https://www.rmt-alimentation-locale.org/groupe-logistique

  • Éclairage Covid-19 | L’agriculture familiale agro-écologique pour des systèmes alimentaires durables

    Le choc provoqué par la pandémie de Coronavirus se révèle d’une ampleur inédite que l’on mesure chaque jour un peu plus, avec des bouleversements sans précédents. Ces bouleversements touchent le secteur de l’agriculture et de l’alimentation, provoquant des inquiétudes sur la sécurité alimentaire mondiale, et mettant au grand jour les fragilités structurelles des systèmes alimentaires, ces règles et modes d’organisation qui doivent garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations. Une telle situation met en lumière la nécessité impérieuse de rendre ces systèmes alimentaires plus résilients, plus durables. Cette nécessité interpelle directement les équipes d’Agrisud. Cet éclairage a été rédigé par AGRISUD, nous les remercions d'avoir accepté de partager ce travail dans cette rubrique. Vous pouvez retrouver l'article original sur ce lien. Ce texte n'engage que ses auteur·e·s et pas l'ensemble du collectif qui rédige les bulletins de partage. Une position d’observation privilégiée Par sa couverture géographique d’une quinzaine de pays[1], les équipes d’Agrisud bénéficient d’une position privilégiée pour observer ces bouleversements dans une grande diversité de situations. Le recueil des informations remontant des terrains permet ainsi de produire une analyse des risques de perturbations des systèmes alimentaires liés à la pandémie. Ces risques peuvent être alors opposés à ce qu’Agrisud considère comme des facteurs de résilience qui sont mis en œuvre au travers de ses différents projets. Des systèmes alimentaires différemment impactés L’infographie ci-dessous représente, de manière non exhaustive, les risques de perturbations pouvant être générées par la crise sur les systèmes alimentaires. Tous ces risques ne se manifestent pas de la même façon selon les contextes et peuvent être influencés par plusieurs facteurs. Entre autres, ils dépendent fortement de l’organisation initiale des systèmes alimentaires, avec leurs forces et leurs faiblesses. Ils dépendent aussi de l’intensité de la pandémie, des réactions et de l’adaptation des populations, des mesures prises (restriction des déplacements, fermeture de frontières, confinement...) et de l’évolution de ces mesures dans le temps. Ces risques affectent autant l’amont de la production agricole, la production elle-même que son aval. Si elle semble pour le moment épargnée, la production peut être pénalisée par la réduction du temps de travail dans les exploitations. A l’amont, la rupture des chaînes logistiques perturbe l’accès aux intrants. La limitation des déplacements et la crainte de la maladie peuvent limiter la disponibilité en main-d’œuvre si elle est extérieure ; elle peut a contrario l’augmenter si celle-ci est familiale. Dans certains cas, la production agricole bénéficie du retour d’une main-d’œuvre victime de la récession dans d’autres secteurs. L’accès difficile aux facteurs de production pourrait causer, à moyen terme, l’augmentation des coûts de production et la réduction des quantités produites. A l’aval, les circuits de mise en marché sont également perturbés. Les familles agricoles écoulent plus difficilement leurs produits du fait de la fermeture ou de la baisse de fréquence des marchés locaux. Dans le même temps, les prix de certains produits devenant plus rares – ou sujets à spéculation – peuvent augmenter au sein des bassins de consommation. Les consommateurs subissent directement ces effets. La disponibilité des produits est également entravée par des perturbations sur les circuits d’importation. Certains voient leur pouvoir d’achat réduit du fait de la diminution ou de la perte de revenus, ils privilégient alors les produits moins chers, moins diversifiés et souvent moins nutritifs. La sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations est menacée. ©Agrisud International Une vulnérabilité des systèmes alimentaires, le cumul des maux Ces risques impactent au plan économique tous les acteurs, et notamment les familles d’agriculteurs et les consommateurs, creusant un peu plus les inégalités. Certains pays sont plus vulnérables que d’autres, du fait de crises récurrentes (comme les crises climatiques) et de problèmes structurels plus profonds : instabilité politique, pauvreté, forte dépendance alimentaire... Cette crise révèle la vulnérabilité des systèmes alimentaires. Si, à court terme, des mesures immédiates de protection des populations les plus vulnérables et d’atténuation des effets de la pandémie sont nécessaires, des mesures structurelles d’adaptation des systèmes alimentaires sont indispensables. ©Agrisud International L’agriculture familiale, pivot de systèmes alimentaires durables Dans les pays d’intervention d’Agrisud comme dans d’autres pays, de nombreuses initiatives sont développées pour améliorer la résilience des systèmes alimentaires. Cette crise apporte son lot d’innovations et peut être un facteur d’accélération du changement. Parce qu’elle représente à elle seule plus de 70 % de la production alimentaire mondiale, c’est en priorité à l’agriculture familiale qu’il faut donner les clés de cette résilience. Il s’agit ici de lui permettre de satisfaire l’essentiel des besoins alimentaires locaux. Cette résilience passe par des systèmes de production et d’échanges qui soient durables, tant à l’échelle des exploitations agricoles qu’à celle des territoires. L’agriculture familiale agro-écologique, la bonne intégration des exploitations dans les filières et les marchés locaux, l’interaction efficace des acteurs par une approche « territoire » participent de cette résilience et apparaissent clairement comme des options crédibles pour répondre aux enjeux de sécurité et de souveraineté alimentaire. ©Agrisud International L’agro-écologie, facteur clé de résilience L’agro-écologie a l’avantage de réduire la dépendance aux facteurs de production. Le besoin limité en intrants extérieurs rend les exploitations agricoles familiales moins vulnérables aux perturbations des chaînes logistiques. De même, certaines pratiques culturales réduisent la dépendance à la main- d’œuvre extérieure. En rééquilibrant les systèmes de cultures et d’élevage et en permettant de produire plus et mieux sur de petites surfaces, l’agro-écologie favorise la diversification et l’intensification des systèmes de cultures et d’élevage. Elle sécurise les cycles de production en réduisant les risques et en optimisant l’efficience des facteurs de production. L’agro-écologie permet ainsi d’améliorer la capacité à produire en quantité, en diversité, en qualité et en régularité tout en réduisant les risques liés à la dépendance extérieure et aux aléas. Une nécessaire intégration économique Le conseil en gestion permet aux exploitations familiales d’adapter leurs systèmes de culture et d’élevage à la demande des marchés et de sécuriser l’écoulement de leur production. La diversification des circuits de commercialisation est favorisée pour réduire les risques de rupture d’un ou de plusieurs circuits. L’adaptation de la production aux besoins et aux potentiels des territoires limite les flux d’échanges entrants et sortants, limitant de ce fait les effets de rupture de chaînes logistiques aussi bien en termes d’engorgement des marchés locaux par des produits habituellement exportés du territoire, que d’augmentation des prix des produits importés. Les filières d’importation d’autres territoires ou de l’étranger ne sont pas pour autant exclues, pourvu que les relations commerciales s’exercent dans l’intérêt de chacun. En adaptant les productions à la demande locale et en diversifiant les circuits de commercialisation, les risques de rupture sont réduits et l’approvisionnement des marchés locaux est mieux sécurisé. Des acteurs du territoire mobilisés C’est la mise en cohérence des ressources d’un territoire et la collaboration entre acteurs qui conduisent à des systèmes alimentaires durables, limitant le déséquilibre entre zones rurales et zones urbaines et tenant compte de l’interdépendance des enjeux économiques, sociaux, sanitaires et environnementaux. Dans le cadre de cette approche « territoire », le développement de services professionnels de proximité réduit les risques de ne pouvoir accéder aux services, aux intrants ou à la main-d’œuvre. La transformation des produits à l’échelle locale peut limiter la perte des produits périssables. Le développement des savoirs et notamment la sensibilisation des consommateurs à l’alimentation durable est aussi un enjeu majeur pour promouvoir les productions locales et agro-écologiques. La constitution et la montée en compétences de réseaux d’acteurs (décideurs, services agricoles, commerces, entreprises, exploitations agricoles, consommateurs...) qui mobilisent les ressources locale en fonction de leurs responsabilités, donnent au territoire les meilleures chances de devenir résilient : on privilégiera alors des systèmes alimentaires territorialisés. La crise facteur d’accélération de la transition agro-écologique Cette agriculture familiale agro-écologique, de proximité, bien intégrée dans les filières et les marchés de son territoire, peut répondre aux besoins alimentaires des populations tout en préservant l’environnement et en développant l’économie locale. Elle est la base de ces systèmes alimentaires territorialisés. Elle contribue à soutenir les dynamiques économiques, englobant l’ensemble des acteurs, avec un partage de la valeur créée dans le territoire. Elle génère de multiples bénéfices au niveau du climat et des ressources naturelles, de la lutte contre la pauvreté et de la sécurité alimentaire. Une transition vers cette agriculture s’impose plus que jamais, et le contexte de crise sanitaire pourrait en être l’accélérateur. Les réactions à venir des Etats et des bailleurs de fonds vont être déterminantes. Des arbitrages budgétaires défavorables à ce type d’agriculture sont à craindre dans certains pays car il est plus facile de revenir aux anciennes formules quelles qu’en soient les conséquences et leurs fragilités. Cela viendrait amplifier les conséquences négatives de la crise sur l’agriculture et la sécurité alimentaire. De même, des stratégies de relance rapide de la production basées sur des modèles agro-industriels ou dépendantes d’importations massives fragiliseraient le tissu de production locale. La bonne nouvelle est que cette transition agro-écologique est déjà à l’œuvre dans bien des endroits, même si les ruptures dans les pratiques et dans les politiques publiques qu’elle implique restent encore un frein pour qu’elle prenne sa véritable dimension. Elle est désormais partout au cœur des discussions internationales sur le devenir des systèmes agricoles et alimentaires dans le monde. Il faudra qu’elle soit plus que jamais prise en compte au lendemain de cette crise. [1] Haïti, Brésil, Sénégal, Guinée Bissau, Côte d’Ivoire, Maroc, São Tomé e Príncipe, Gabon, Maurice, Madagascar, Chine, Laos, Cambodge, Vietnam, Indonésie (Bali). Télécharger cet éclairage Copyright photos et schémas : ©Agrisud International

  • Offre d’emploi au Réseau Action Climat

    Chargé·e de mission « consommation et politiques alimentaires » (CDI) - Réseau Action Climat Retrouver cette offre d'emploi directement sur le site de Réseau Action Climat Date limite de candidature : lundi 5 octobre. Structure : Le Réseau Action Climat est une association créée en 1996 spécialisée sur les changements climatiques. Il est le représentant français du Climate Action Network International, réseau mondial de plus de 1300 organisations non gouvernementales, et du Climate Action Network Europe, réseau européen représentant 160 associations membres. Le Réseau Action Climat fédère 22 associations nationales et 10 associations locales et régionales de protection de l’environnement, de promotion de la transition énergétique et des transports soutenables et de solidarité internationale. Missions du poste : L’agriculture et l’alimentation sont parmi les postes les plus émetteurs de gaz à effet de serre en France. C’est à la fois étroitement lié au modèle de production et d’élevage mais aussi à la demande alimentaire : consommation de produits animaux, transformés, gaspillage alimentaire, etc. Le premier des leviers pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre de l’alimentation des Français est la réduction de la consommation de produits animaux, prioritairement ceux issus des modes d’élevage industriel. Cela passera à la fois par une évolution de la demande du grand public et par la mise en place de politiques publiques pour accompagner cette évolution. Le ou la chargé·e de mission aura en charge de promouvoir une alimentation saine et durable accessible à tous, et en particulier d’identifier et de promouvoir les politiques publiques nécessaires pour y arriver et d’identifier de nouveaux canaux pour communiquer vers le grand public. En coordination avec la responsable agriculture et alimentation, le ou la chargé·e de mission aura notamment pour mission de : Coordonner les associations membres du réseau sur la stratégie, le plaidoyer et la communication sur les sujets liant alimentation et climat et plus spécifiquement sur la consommation de produits animaux. Coordonner la production d’études, de statistiques et la formulation de recommandations de politiques publiques. Formuler des messages et communiquer avec les médias. Initier de nouvelles formes de communication visant le grand public. Développer et mettre en œuvre des alliances et des partenariats. Assurer un lien avec les acteurs européens sur la thématique de l’alimentation saine et durable. Suivre, analyser et porter nos positions et recommandations en matière de politiques publiques lors des opportunités politiques identifiées : loi “convention citoyenne pour le climat”, plan de relance pour la France, etc. Accompagner des acteurs locaux et collectivités dans la mise en place de politiques “alimentation et climat”, capitaliser sur les résultats. Représenter le Réseau Action Climat dans différentes instances liées à l’alimentation (notamment au Conseil national de l’alimentation). Réaliser le reporting et la gestion administrative et financière des projets en lien avec la responsable administrative et financière. Le ou la chargé·e de mission s’impliquera dans l’ensemble des missions du Réseau Action Climat et participera activement à l’atteinte des objectifs de l’association. Ces missions pourront évoluer en fonction des opportunités identifiées et de la stratégie décidée par l’association. Profil recherché : Formation bac+5 (sciences politiques, politiques publiques, communication, transition écologique, etc.). Qualités recherchées : Esprit d’analyse et de synthèse Intérêt pour les thématiques du dérèglement climatique et de la transition écologique Bonne connaissance des acteurs et des enjeux liés à l’alimentation et des politiques publiques qui y sont liées. Aisance relationnelle et dans la prise de parole en public Expérience en plaidoyer et en stratégie Disponibilité pour des déplacements occasionnels en France et à Bruxelles Bonnes capacités d’organisation et de travail en autonomie Bonnes capacités d’animation Goût du travail en équipe et en réseau Niveau d’anglais professionnel Conditions de travail : CDI à temps plein, à pourvoir dès que possible Salaire à partir de 2370 € brut / mois (selon expérience et grille de salaire interne) Participation aux frais de transports, chèques déjeuner (60 %), possibilité de mutuelle (50 %) Convention collective de l’animation Poste basé au siège du Réseau Action Climat à Montreuil (93) Merci d’adresser d’ici le lundi 5 octobre 2020 un CV et une lettre de motivation (avec les coordonnées de deux référents et la date de votre disponibilité) à Morgane Créach, directrice du Réseau Action Climat, à l’adresse suivante : recrutement@reseauactionclimat.org Merci de nommer les fichiers électroniques correspondants à votre CV et lettre de motivation avec votre nom de famille. Les candidatures incomplètes ne pourront pas être examinées. Les premiers entretiens auront lieu entre le 12 et le 16 octobre 2020. En l’absence de réponse de notre part d’ici cette date, veuillez considérer que votre candidature n’a malheureusement pas pu être retenue. N'hésitez pas à nous transmettre vos actualités et offres d'emploi en lien avec les chaînes alimentaires courtes de proximité à l'adresse animation@rmt-alimentation-locale.org

  • Éclairage Covid-19 | Alimentation en période de crise sanitaire à Rennes Métropole

    Cet éclairage présente les résultats d’une enquête menée d’avril à juillet 2020 auprès des communes de la métropole rennaise, dans le but de recueillir à chaud les actions mises en place pour assurer un approvisionnement alimentaire continu et juste. Ces entretiens ont été complétés de rencontres avec des acteurs de l’alimentation actifs sur le territoire métropolitain, puis par les témoignages recueillis par l’enquête « Manger au temps du coronavirus » du RMT Alimentation locale. Du 13 mars au 22 mai, cette enquête a permis d'en recueillir 43 sur Rennes Métropole. Eclairage rédigé par Morgane Avenel, étudiante en mastère spécialisé Eco-Ingénierie à l'INP de Toulouse, en stage auprès de Rennes Métropole. Ce texte n'engage que son auteure et pas l'ensemble du collectif qui rédige les bulletins. Dimanche 15 mars 2020. La toile s'affole, les rumeurs d'une éventuelle quarantaine vont bon train. Le lendemain, c'est une France fébrile qui se prépare à s'isoler pour faire face à la pandémie de coronavirus. Après un déménagement en hâte pour gagner la capitale bretillienne avant la paralysie du pays, c'est donc en plein confinement que débute mon stage à Rennes Métropole. La crise sanitaire ayant rendu mon sujet initial caduc, je consacre désormais mon travail à l'étude de l'impact de la crise sanitaire sur les systèmes alimentaires métropolitains. L'objectif de cette étude est non seulement de faire un état des lieux de la situation, mais aussi et surtout de tirer des enseignements de cette crise inédite, afin de nourrir la réflexion sur une stratégie alimentaire territoriale durable et résiliente. L'alimentation au cœur d'un quotidien perturbé Comme partout ailleurs, la période de confinement influence la façon de s'alimenter des citoyennes et citoyens de la métropole rennaise. Que ce soit au travers de comportements de panique ou au contraire au cours de questionnements profonds, l'alimentation se hisse au sommet des priorités. Les quelques témoignages recueillis par l'enquête "Manger au temps du coronavirus" relatifs aux jours précédant l'annonce du confinement (voir bulletin de partage n°1) concordent avec les images largement relayées par les médias de ruée vers les produits alimentaires stockables, en particulier dans la grande distribution. Passés ces premiers jours perturbés, une routine d'approvisionnement alimentaire adaptée aux circonstances se reconstitue. Elle est le produit d'une combinaison de facteurs personnels, de facteurs liés aux infrastructures de distribution à disposition et de conditions propres au confinement. Du point de vue personnel, les convictions tiennent une part prépondérante dans cette reconstitution alimentaire. Malheureusement, les témoignages recueillis sur Rennes Métropole par l'enquête "Manger au temps du coronavirus" manquent de représentativité, d'une part à cause de la faible taille et de la composition de l'échantillon, majoritairement sensibilisé aux questions d'alimentation locale, saine et/ou durable, et d'autre part parce que les répondants sont pour la plupart à la maison pendant le confinement, situation qui influence l'adaptation du comportement alimentaire. Les circuits de distribution influencent aussi la façon de s'approvisionner, notamment du fait de la contraction des déplacements et possibilités de sorties. Les marchés fermés ou peu accessibles en raison de longues files d'attente sont parfois boudés au profit d'autres circuits courts qui semblent peu perturbés, "plus résilients" (d'après un.e rennais.e fréquentant les AMAP le 2 avril). Les petits commerces (épiceries bio, boucheries, boulangeries, supérettes vendant des produits locaux) des centre-bourgs sont également plébiscités, comme le constatent certaines communes : "Sur Acigné il était possible de faire tous les achats de première nécessité à pieds". Les commandes de paniers mis en place pour l'occasion, à la ferme ou en épicerie, sont également en plein essor. À l'inverse, les communes interrogées remarquent que les épiceries vendant des produits plus haut de gamme (non indispensables) ont été perdantes. Enfin, les nouvelles règles imposées par le confinement nécessitent des adaptations alimentaires : La recomposition du foyer : le régime alimentaire et les quantités s'adaptent aux regroupements familiaux ; L'atmosphère régnant dans les magasins : plusieurs témoins relatent une ambiance plus apaisée et des consignes sanitaires mieux respectées dans les magasins spécialisés qu'en grandes surfaces ; Les contraintes sanitaires, qui poussent parfois à renoncer à des pratiques écoresponsables (zéro déchet par exemple) ; Le respect le plus strict possible du confinement, soit lorsque l'on présente des facteurs de risques, en se reposant sur ses voisins, soit par volonté de limiter au maximum ses déplacements en augmentant les volumes de courses ; La santé, soit pour éviter d'augmenter les risques liés au coronavirus, soit pour veiller à équilibrer son alimentation dans une situation où "l'ennui donne faim" (une rennaise le 31 mars). Le repas retrouve, le temps du confinement, sa place de moment convivial pour rythmer des journées parfois monotones. Certaines pénuries ponctuelles (beurre salé, farine) traduisent d'ailleurs l'intérêt largement porté à la cuisine. Ces nouvelles tendances sont le reflet de réflexions plus profondes survenues pendant la période de confinement. En effet, plusieurs témoins se surprennent à questionner leur rapport au temps, au travail, et in fine, à la vie dans son ensemble. L'assiette devient alors le support de remise en question du mode de vie, le temps gagné semble parfois moins considéré comme une contrainte que comme l'occasion de se consacrer à des activités stimulantes et riches de sens. Au-delà de la cuisine, une envie d'extérieur et de jardin se fait sentir, sans doute renforcée par un printemps très ensoleillé. Le jardinage et la cueillette reviennent en effet plusieurs fois dans les témoignages recueillis par le RMT Alimentation Locale. Un habitant d'un village à l'ouest de Rennes témoigne le 18 mai : "La pratique du télétravail me libère du temps (2h de gain quotidien de temps de transport) que je peux entre autres consacrer à cette activité". La tendance se vérifie aux Jardins Familiaux de Rennes, qui enregistrent 100 demandes de parcelles supplémentaires par rapport à une année habituelle (250 à 300 demandes). Vert le Jardin, association de sensibilisation au jardinage, notamment sur les jardins partagés, a également reçu plus d'appels de demandes pour cultiver dans ces jardins, pourtant fermés pendant le confinement contrairement aux jardins familiaux. Les motivations relèvent plutôt du désir de passer plus de temps en extérieur après une période d'enfermement, plutôt que la crainte de subir des difficultés d'approvisionnement alimentaire en fin d'année. À Bécherel, la plus petite commune du territoire, le confinement a par ailleurs permis la réalisation d'un projet de jardin communautaire, depuis longtemps imaginé mais jamais concrétisé. Sur un terrain mis à disposition par un habitant, le jardin réunit des personnes de tous âges et tous niveaux afin de partager des savoirs potagers dans une ambiance conviviale. Cette volonté de retour à la terre s'est par ailleurs fait remarquer dans une ferme permacole rennaise, ou encore à l'association Les Cols Verts au Blosne, qui ont reçu plus de demandes de stage que d'habitude, en particulier de la part de personnes qui souhaite se réorienter. Les demandes de participation bénévole aux chantiers sont également plus nombreuses, se soldant par une présence plus régulière au jardin. Reste à savoir si cette tendance s'inscrira dans la durée ou si elle n'est que la réaction face à une perte de repères dans une période contraignante. Le renouveau de la solidarité alimentaire La crise sanitaire a bouleversé les systèmes d'aide alimentaire, les obligeant à adapter leurs modes d'interventions. Tout d'abord les bénévoles habituels, souvent âgés et donc à risque, sont restés confinés, et les grandes associations d'aide alimentaire ont été d'abord prises au dépourvu, avant que d'autres générations désormais disponibles ne se manifestent. D'autre part, le confinement a entraîné des pertes d'emploi et de ressources, et le nombre de personnes précaires a augmenté, comme leurs besoins d'aide alimentaire. En outre, les pénuries caractéristiques du début du confinement ont entraîné une diminution de la quantité d'invendus des grandes enseignes. L'aide sociale, notamment alimentaire, a été le point d'attention majeur des communes. Les centres (inter)communaux d'action sociale (CCAS et CIAS) s'en sont fait les coordinateurs. Le déploiement de cette aide reste relativement identique partout. Un recensement des personnes en difficulté s'effectue systématiquement, par téléphone, courrier ou via l'affichage municipal. Il s'agit en premier de cibler les personnes âgées, plus à risque, qui doivent limiter voire arrêter leurs déplacements et se retrouvent donc souvent isolées. Les communes prennent contact avec elles via les listes constituées par l'ADMR, le CCAS ou pour le plan canicule. Un recensement complémentaire permet de cibler un public plus large, inconnu des services municipaux : des foyers ayant perdu une source de revenu, devant cuisiner plus et en plus grande quantité après la fermeture des écoles notamment. Une équipe de bénévoles est ensuite constituée, autour d'élus coordinateurs. Les personnes en difficulté n'ont souvent affaire qu'à un bénévole référent afin d'instaurer une relation de confiance. Les actions de soutien alimentaire à proprement parler sont ensuite mises en place. Dans la majorité des cas, il s'agit de portage de courses. Ce mode permet, outre la distribution de produits de première nécessité, de maintenir un lien avec les personnes isolées. Deux communes interrogées font appel à des fermes locales pour pallier l'approvisionnement en frais limité de l'épicerie solidaire, et livrent des paniers avec des recettes, ceci afin de soutenir les fermes tout en permettant à des personnes en situation précaire de s'alimenter sainement. Plus rarement, des bons alimentaires sont distribués, parfois en complément des distributions ou pour élargir l’offre de l’épicerie sociale. Peu de produits périssables des cantines ont été redistribués ou jetés, l'annonce de la fermeture des écoles ayant eu lieu le jeudi soir alors que les commandes sont souvent faites le vendredi pour la semaine suivante. Les nombreuses omelettes et produits laitiers de la cuisine centrale de Rennes ont pu trouver preneurs grâce à la mobilisation des services et des réseaux sociaux. Le fonctionnement de l'aide alimentaire sur la ville de Rennes se distingue cependant des autres communes. "SolidaRen", réseau et fondation d'innovation sociale et solidaire mis en place avant la crise sanitaire, a facilité la mise en place d'un circuit d'aide alimentaire adapté au début du confinement. À défaut de pouvoir se rencontrer, la coordination se fait par le biais de visioconférences entre les associations locales et nationales, la ville et les entreprises pourvoyeuses de dons alimentaires. La fermeture des écoles a été l'occasion d'expérimenter une coopération nouvelle : deux écoles réquisitionnées ont accueilli des associations (Secours Populaire, Un Toit c'est Un Droit) pour préparer des colis alimentaires avant d'aller les livrer dans les structures d'hébergement d'urgence et directement dans les foyers. Les repas sont confectionnés par la cuisine centrale, celle-ci a également écoulé certains produits via les AMAP notamment. Les produits distribués proviennent de différentes sources : banque alimentaire, dons de grandes et moyennes surfaces et d'entreprises défiscalisés à 60%, achats réalisés auprès de grossistes. Durant les deux mois, le dispositif a permis la distribution de près de 300 sacs par jour et par école, permettant à 10 000 personnes de bénéficier d'une alimentation régulière. Une cagnotte organisée par SolidaRen a permis de récolter 20 000€ de particuliers et 10 000€ des entreprises de la fondation pour financer des achats en frais à des grossistes (notamment bio) ainsi que des équipements logistiques. À la reprise de l'école, c'est un gymnase qui a été transformé en "Village Alimentaire", où cette fois les bénéficiaires viennent chercher eux-mêmes leurs colis, la logistique liée à la livraison à la personne par les bénévoles étant trop lourde sur du long terme. Après plusieurs mois, la structure est appréciée, les bénéficiaires peuvent s'investir en devenant bénévoles, mais la question de la pérennisation après la réouverture du gymnase pour le public à la rentrée se pose. Le nombre de bénéficiaires reste en effet toujours à un niveau élevé, après un "tsunami" au début du confinement. Cependant, même si le nombre de bénéficiaires a augmenté, les communes ont souvent été moins sollicitées qu'elles ne l'imaginaient, grâce à l'émergence d'initiatives citoyennes spontanées, parmi elles : Listes de diffusion entre voisins pour connaître les besoins de chacun, et partager bons plans et difficultés ; Commandes groupées auprès de producteurs locaux pour les soutenir tout en se nourrissant sainement, à l'échelle de la rue ou du quartier ; Soutien alimentaire à des étudiants isolés et en difficulté financière via SOS étudiants ; Portage de repas aux sans-abri par des particuliers avec l'initiative "#PourEux" sur Facebook : des bénévoles cuisinent un repas de plus chez eux et le transmettent à d’autres bénévoles chargés de les livrer lors de maraudes ; Finalement, la période a démontré que malgré les perturbations subies par les réseaux d’aide alimentaire habituels, la mobilisation et la réactivité tant des citoyens que des collectivités a permis de faire face à la croissance du nombre de personnes précarisées. Les communes ont démontré leur rôle central dans cette compétence, notamment grâce à des élus volontaires, à une bonne connaissance du terrain et à la simplification ponctuelle des démarches d’aide sociale (Rio, 2020). Cependant, certains points ne doivent pas être oubliés, en particulier en vue d’une crise économique et de perturbations probables du système alimentaire dans les mois à venir (Greniers d'abondance, 2020 - lien), comme le craignent plusieurs témoins. L’accessibilité à des produits frais, sains et durables (notamment sans suremballage) est encore insuffisante et, comme le souligne une élue rennaise dans son témoignage, « Il ne faut pas que les personnes les plus fragiles ne puissent manger que les "restes" de la société de consommation, ce n'est pas sain, ce n'est pas juste » (voir article d’éclairage). Des partenariats non pas ponctuels mais permanents restent à imaginer avec les producteurs locaux, les cuisines centrales par exemple. Une adaptation rapide des circuits courts La période de confinement a révélé les circuits courts dans toute leur diversité. Les témoignages soulignent quasiment unanimement le succès de ces circuits : plus grande fréquentation des magasins de producteurs avec des paniers-moyens bien plus conséquents, augmentation des demandes d'adhésion pour les AMAP et multiplication du chiffre d'affaire des drives fermiers… Durant la première semaine d'incertitudes concernant les protocoles sanitaires à mettre en place, 40% des appels sur le numéro vert de la Chambre d'agriculture concernaient les circuits courts. Ils ont ensuite rapidement su s'adapter pour faire face à l'augmentation de la demande et à la perturbation de leurs débouchés. L'essor du numérique a été un facteur déterminant pour développer de nouveaux circuits de vente à la ferme ou en collectif, à l'image du comptoir paysan, initiative de drive fermier accélérée par le confinement, avec le soutien de la Chambre d'agriculture, ou de pages Facebook créées spécialement par les producteurs pour organiser les commandes et livraisons. Beaucoup d'entre eux relèvent néanmoins un fort surcroît de travail lié aux précautions sanitaires et la fatigue s'installe au fil du confinement. Certaines communes ont joué un rôle de soutien des circuits courts : Recensement de la situation des exploitations de leur territoire (également fait par Rennes Métropole) : finalement peu de difficultés sont remontées, en dehors de productions spécifiques, jugées non prioritaires (boissons, notamment le cidre, suite à la fermeture des crêperies, cailles, escargots…) et de problèmes de débouchés dus à un manque de diversification (notamment lorsque le seul débouché réside dans les gros marchés rennais) ; Communication via leur site internet ou la feuille municipale, voire relais auprès des correspondants Ouest-France ; Réaffectation de l'espace public pour proposer des espaces de vente directe. Cependant, d'après une enquête d'Agrobio 35 auprès d'agriculteurs bio d'Ille-et-Vilaine (Enquête menée par Agrobio 35 auprès de 63 producteurs, soit 20% des agriculteurs bio en circuit court en Ille-et-Vilaine, disponible ici), seuls 23% d'entre eux estiment que les collectivités locales leur ont apporté une aide. Certaines communes déplorent elles-mêmes un manque de coordination et de communication avec leurs agriculteurs, probablement faute de liens créés en amont de la crise, de temps et de moyens alloués. Par ailleurs, la solidarité citoyenne s'est aussi exercée auprès des producteurs locaux, avec quelques cas de prêt de garage de particuliers pour vendre. Concernant la restauration collective, peu de communes rapportent avoir eu vent de difficultés de la part de leurs producteurs fournisseurs. Le collectif de producteurs Manger Bio 35, qui approvisionne tous types de restaurations hors domicile, abonde en ce sens, arguant que leurs débouchés sont souvent diversifiés et donc plus adaptables. L'augmentation de la demande des particuliers compense globalement l'arrêt des commandes de cantines. En sortie de confinement, les ventes semblent avoir diminué de façon notable, mais restent souvent supérieures au niveau moyen d'avant-confinement. Les marchés de plein vent, à la croisée des enjeux Pilier de la vente en circuits courts, les marchés de plein vent constituent un débouché majeur pour de nombreux producteurs et commerçants locaux. La majorité des 43 communes de Rennes Métropole en dispose d'au moins un, seules 8 de moins de 3000 habitants n'en sont pas dotées, tandis que la ville de Rennes en totalise 17. Cependant, le 24 mars, le gouvernement français annonce la fermeture générale des marchés de plein vent, des dérogations préfectorales pouvant être accordées si des précautions sanitaires suffisantes sont mises en place. Dès lors, les marchés se hissent en tête des priorités de nombreuses communes, qui font rapidement le choix de demander une dérogation, argumentant que l'offre manque à proximité, notamment en frais, que la demande citoyenne est réelle, et que la limitation des déplacements nécessite une offre alimentaire au plus près des lieux de vie. Finalement, parmi les 21 communes ayant répondu à l'enquête et dotées d'un marché, une seule n'a pas demandé de dérogation, proposant à la place des créneaux horaires permettant d'accueillir 2 commerçants à la fois, et une autre a vu sa dérogation refusée car trop tardive. Finalement, ce sont presque 70% des marchés qui ont pu rouvrir, chiffre supérieur à la moyenne de 25% dans une enquête menée auprès de 30 villes et grandes agglomérations françaises (France urbaine, Résolis, Terres en Ville, 2020) et traduisant une forte implication des communes de Rennes Métropole, en particulier des élus qui n'ont pas hésité à participer à l'organisation sur le terrain. Cette réouverture ne se fait pas sans conditions : ils sont limités à 15 commerçants alimentaires et doivent répondre à un protocole sanitaire précis. Les plus gros marchés doivent donc sélectionner finement les commerçants, pour garantir une offre variée, excluant souvent les revendeurs et commerçants non locaux. À Rennes, des points de vente sont autorisés sur l'espace public, en parallèle du marché, sous réserve que les producteurs locaux autorisés gèrent leur communication et fonctionnent par commandes. Les plus petits marchés, moins limités, accueillent parfois certains commerçants ayant perdu des débouchés, de même que certaines petites communes sans marché mettent en place des points de vente à moins de 3 exposants. Les marchés remportent un franc succès, plébiscités pour leur caractère sécurisant (en plein air, où il est plus aisé de garder ses distances), leur proximité et pour soutenir les producteurs locaux. Malheureusement, la règle des 15 commerçants maximum perturbe les habitudes d'achat, et les mesures sanitaires engendrent des files d'attente de plus d'une heure, décourageant de nombreux clients. Par ailleurs, le mécontentement rencontré sur les communes dépourvues de marché durant le confinement montre le caractère crucial de ce mode de distribution, tant pour les commerçants que pour les habitants. Le marché de plein vent est donc au carrefour d'enjeux multiples, que la crise sanitaire a mis en lumière et appelle à envisager des pistes d'amélioration : Le marché permet un approvisionnement en frais et un débouché rentable pour les commerçants, mais il offre aussi un moment de convivialité ; Des marchés réduits aux seuls producteurs locaux sont en moyenne plus chers et empêchent des ménages plus modestes de s'y approvisionner ; La différenciation producteur/revendeur est parfois difficile, d'autant que certains producteurs pratiquent également l'achat-revente, ce qui est autorisé dans certaines limites mais a parfois généré des tensions ; Malgré un gain d'intérêt pour les productions locales et pour les considérations environnementales, les notions "circuit court", "local", "de saison", "frais" prêtent à confusion ; La gestion des déchets est contraignante ; De nouvelles crises pourraient à nouveau perturber le bon déroulement du marché. Conclusion La crise du Covid a bouleversé les habitudes alimentaires des consommateurs, les producteurs locaux et les acteurs de la solidarité alimentaire. Cet événement certes ponctuel a été riche d'enseignements : Les scènes de panique du début du confinement, remarquées par de nombreux témoins y compris à Rennes Métropole, laissent deviner l'importance de l'environnement immédiat d'achat (ces situations n'ont été relevées qu'en grande surface), et laissent penser qu'une éducation à l'alimentation sous l'angle de la sécurité (notamment pour la gestion des stocks) est nécessaire pour aborder de façon plus sereine les crises (Linou, 2019) ; Le lien est vital pour s'adapter rapidement en cas de crise et permet des prises de décision rapides, partagées, concertées et mieux acceptées : en période de crise, les décisions ont été émises de manière descendante depuis l'État jusqu'aux acteurs du territoire, ou alors entre décideurs de façon plus restreinte, pouvant donner lieu à des tensions (cas des marchés). À l'inverse, l'aide alimentaire a pu être adaptée très rapidement grâce à l'interconnaissance de ses acteurs et à une coordination partagée ; L'urgence a parfois occulté certains aspects environnementaux, tels que la gestion des déchets face au manque d'informations sur les consignes sanitaires, ou la qualité des produits fournis à l'aide alimentaires : hors période de crise, un travail à ce niveau est nécessaire ; Les concepts d'alimentation locale, durable et/ou en circuits courts restent encore méconnus et peuvent donner lieu à des confusions (un commerce de proximité n'est pas nécessairement approvisionné en circuit court, ni local, ni durable) ; Pour les collectivités, aborder la question de l'alimentation via la thématique de la restauration collective est nécessaire mais non suffisant : elle constitue un levier mais doit être adaptée en cas de crise, et ne doit pas occulter d'autres problématiques tout aussi importantes, telles que les marchés. Enfin, cette crise sanitaire ne devrait pas être vue comme un événement ponctuel, mais plutôt comme l'occasion de se préparer à d'autres perturbations à venir. Sans verser dans le catastrophisme, de nouvelles crises ne sont pas moins probables que celle à laquelle le monde doit encore faire face aujourd'hui. Les collectivités ont toute leur place à jouer dans l'amélioration de la résilience alimentaire, et cette problématique doit faire partie de leur Projet Alimentaire Territorial. Bibliographie France urbaine, Résolis, Terres en Ville. (2020). Villes et alimentation en période de pandémie : expériences françaises. Récupéré sur France Urbaine : http://franceurbaine.org/publications/villes-et-alimentation-en-periode-de-pandemie-experiences-francaises Greniers d'abondance. (2020, Mai 23). Covid-19 : qui veille au grain pour demain ? L'analyse. Récupéré sur Greniers d'abondance: https://resiliencealimentaire.org/covid-19-qui-veille-au-grain-pour-demain-lanalyse/ Linou, S. (2019). Résilience alimentaire et sécurité nationale. The Book Edition. Rio, N. (2020, Avril 20). Quand l'État gère la crise, les communes doivent assurer la résilience. Récupéré sur La gazette des communes : https://www.lagazettedescommunes.com/674771/quand-letat-gere-la-crise-les-collectivites-doivent-assurer-la-resilience/ RMT Alimentation Locale. (2020). Covid-19 et systèmes alimentaires. Manger au temps du coronavirus. Bulletins de partage. Récupéré sur RMT Alimentation Locale : https://www.rmt-alimentation-locale.org/bulletin-de-partage

  • Manger au temps du coronavirus - Retour sur l'enquête

    L'enquête "Manger au temps du coronavirus" lancée dès le début du confinement, a permis de témoigner à travers 5 bulletins de partage (https://www.rmt-alimentation-locale.org/bulletin-de-partage) et de nombreux éclairages (https://www.rmt-alimentation-locale.org/eclairages) de l'impact du coronavirus sur nos systèmes alimentaires. Pour faire le point sur les grands enseignements cette enquête, en attendant un bulletin conclusif qui paraîtra début octobre, des membres du collectif de travail "Manger au temps du coronavirus" reviennent en vidéo sur les éléments qui les ont marqués, font le lien avec leurs travaux antérieurs et proposent des recommandations pour la suite. Découvrez les 5 vidéos de retour sur l'enquête : Blaise Berger, consultant au cabinet de conseil coopératif Terralim (http://www.terralim.fr/) témoigne du rôle révélateur de cette crise et de la réactivité des producteurs et des élus locaux. Gilles Maréchal, consultant au cabinet coopératif Terralim, référent circuits courts à la FR CIVAM Bretagne et chercheur associé Espaces et Sociétés ESO-CNRS montre le rôle essentiel de l'alimentation et revient sur les solidarité de crise. Anne-Cécile Brit, animatrice à la FR CIVAM Bretagne, co-animatrice du RMT Alimentation Locale et membre de l'association des Greniers d'Abondance retient la place prépondérante qu'a pris l'alimentation pendant cette crise et son rôle de révélateur des vulnérabilités de nos systèmes alimentaires. Félix Lallemand, docteur en écologie et évolution du Muséum national d’Histoire naturelle, co-fondateur de l’association « Les Greniers d’Abondance » (https://resiliencealimentaire.org/) aborde les enjeux politiques autour de cette crise et présente une voie de résilience : la sécurité sociale alimentaire. Luc Bodiguel, directeur de recherche au CNRS en sociologie et sciences du droit, retient de cette enquête un certain déphasage de l'action centrale et une série de questionnement : quel apport des PAT (Projets Alimentaires Territoriaux) face à la crise ? le droit de l'urgence doit-il forcément être un droit du moins disant écologique ? Les vidéos ont été réalisées par Chloé Adelheim (L'assemblée des noues : http://lassembleedesnoues.fr/) à qui nous adressons tous nos remerciements.

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