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Bulletin de Partage 1 - De nouvelles relations entre acteurs autour de l’alimentation

La crise du coronavirus a amené les acteurs collectifs des chaînes alimentaires à travailler avec d’autres, qu’ils n’identifiaient pas toujours comme des acteurs de l’alimentation.


 

Un gérant de supermarché qui vient féliciter le collectif agricole de l’Île d’Yeu pour un article dans les réseaux sociaux, le Groupement des Agriculteurs Bio d’Armor qui travaille de concert avec la Préfecture pour l’ouverture des marchés, la cantine centrale de Montpellier qui approvisionne les associations d’aide alimentaire, les taxis mobilisés à Charleville-Mézière (comme à New-York) pour les livraisons à domicile : la crise du coronavirus provoque des rencontres qui brisent les frontières habituelles entre les types d’acteurs.

Ainsi, les organisations agricoles ont défendu le maintien des marchés, au-delà des oppositions habituelles. Elles ont souligné le besoin de coordination et de lisibilité de l’action publique : on a pu voir à Amboise la préfecture inviter à préserver le marché de plein vent que le maire voulait fermer, et dans le même temps d’autres préfectures recommander fermement leur fermeture. Cette apparente contradiction montre que les particularismes locaux et la capacité des élus à organiser les réponses à la crise pour la distribution alimentaire ont été fortement mis à contribution puis reconnus. La crise met à l’épreuve les relations entre collectivités et pouvoirs centraux ou déconcentrés. Nous avons relevé la frustration d’un habitant qui, confronté à la fermeture du marché municipal a “l’impression de payer pour d’autres, alors qu’ici ça a été très bien organisé”.


Plusieurs contributions signalent que la crise a exacerbé des tensions entre groupes sociaux, par exemple dans les régions les plus touristiques entre les habitants permanents et les résidents secondaires venus s’y réfugier. Certains comportements ont fait flamber ces tensions (témoignages d’habitants permanents de l’Île d’Yeu et de Belle-île-en-mer et d’un agriculteur de Bréhat), qui ont aussi été alimentées par une sensation de concurrence pour les ressources alimentaires, particulièrement dans les îles ou en proximité de grand pôle urbain comme le Perche. “Ils ont dû se battre pour avoir des légumes” rapporte un client.


 

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