La crise bouleverse les systèmes alimentaires mais fait aussi émerger solutions, innovations, actions collectives, intéressantes dès à présent et/ou pour l’après-crise. Rapide synthèse des bons plans à partager et peut-être à prolonger. Cette rubrique est aussi la vôtre, envoyez-nous des idées !
Tout d’abord, pensons à ceux que la crise fragilise encore davantage : la rubrique « Les solidarités face à la détresse alimentaire des plus pauvres » présente différentes actions possibles, en France et à l’étranger, pour aider les personnes en difficulté à s’alimenter; ne pas oublier les étudiants, parfois en grande difficulté à quelques pas de chez soi.
Suite à la fermeture des marchés, certains consommateurs regrettent de ne pas avoir les coordonnées des producteurs auprès desquels ils s'approvisionnent d’habitude et se promettent de prendre les contacts des producteurs après la crise : “je ne trouve pas normal que les marchés avec des producteurs locaux et souvent bio ne soient pas accessibles. Je n'ai pas leur contact direct je ne peux pas les joindre directement pour me ravitailler et les soutenir. C'est ma note pour le futur, avoir tous les contacts des producteurs et pas seulement connaître leurs emplacements de marchés” (consommatrice de Rennes, 10 avril).
La manipulation d’argent suscite des inquiétudes chez les consommateurs : quand le paiement à l’avance en ligne n’est pas possible, favoriser un paiement sans contact, par chèque, proposer des prix ronds (1 croissant = 1 euro…) pour éviter d’avoir à rendre la monnaie.
Les groupements d’achat entre voisins se multiplient et permettent notamment de passer commande auprès d’un producteur et/ou d’un commerçant qui ainsi rentabilise sa livraison : pourquoi pas vous ?
Des producteurs utilisent les cartes ou plateformes informant les consommateurs des producteurs situés près de chez eux ou livrant à domicile ou dans des points retraits pour monter des dispositifs collectifs de vente ou bien mutualiser les livraisons avec des collègues.
Des agriculteurs doubles actifs, qui ont aussi souvent un pied en ville, aident leurs collègues à trouver des lieux de vente ou des groupements d’achat en ville.
Des consommateurs, des acteurs associatifs, des agents de collectivités s’impliquent dans le traitement des commandes et l’organisation des distributions afin de soulager les producteurs et leur permettre de passer plus de temps sur leur ferme, tout en aidant à sécuriser les lieux et moments de distribution.
Des producteurs mais aussi des consommateurs de circuits courts communiquent dès maintenant sur les valeurs associées au circuit court pour informer et fidéliser les nouveaux clients arrivés pendant la crise ; a minima ils récupèrent leurs adresses mail, pour garder le contact (voir Des circuits courts toujours attractifs mais des interrogations pour la suite)
Des structures de développement agricole et rural mais aussi des acteurs directs des circuits courts, situés dans la même région, se rencontrent pour se rassurer, partager des bonnes pratiques, prendre des idées. Ceux qui étaient déjà en réseau en mesurent l’intérêt. L’échange avec les pairs est utile et rassurant dans une période de crise comme celle-ci. Cela donne envie à certains réseaux de renforcer les moyens de communication internes après la crise, pour poursuivre ces échanges et favoriser la réactivité.
Les acteurs des structures de vente faisant face à une demande de plus en plus importante mettent en avant l’intérêt d’essaimer leur type de structure dans différents territoires, plutôt que de grossir.
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